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Monday 3 September 2012


Cartographie

La Polynésie pourrait croître d’environ 400 000 km2

Mission “Poly Plaques” pour l’Atalante de l’Ifremer

L’Atalante a quitté le port de Papeete hier, en direction du sud-est de l’archipel des Marquises.
L’Atalante a quitté le port de Papeete hier, en direction du sud-est de l’archipel des Marquises.

L’Atalante, navire de l’Ifremer, a quitté Papeete hier en direction du sud-est de l’archipel des Marquises.
Il y réalisera durant 15 jours la première des missions “Poly Plaques” destinées à mieux cartographier les fonds marins.
À terme, la France devrait demander à l’ONU d’étendre la Polynésie sur 5 zones qui augmenterait sa superficie d’environ 400. 000 km2.

L’Atalante, le navire océanographique de l’Ifremer (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer) va sans doute entrer dans l’Histoire de la Polynésie française. En effet grâce aux recherches qu’il démarre dès aujourd’hui dans nos eaux, en premier lieu par les Marquises, le territoire pourrait bien voir sa surface géographique croître de plusieurs centaines de milliers de kilomètres carrés. Grâce à l’élaboration d’une cartographie marine beaucoup plus précise et détaillée de certaines zones qui bordent notre Zone économique exclusive (ZEE), la France devrait être en mesure de déposer auprès de la commission du droit de la mer de l’ONU une demande d’extension. “Ce ne sera pas tout à fait une nouvelle ZEE puisque les droits qui pourraient être acquis dans le cadre de la possibilité qui est offerte par l’ONU d’étendre la zone ne sont pas des droits exactement équivalents à ceux des ZEE”, précise Marc Taquet, directeur du centre Ifremer du Pacifique.
 L’Atalante a quitté le port de Papeete hier, en direction du sud-est de l’archipel des Marquises.
 La meilleure connaissance des fonds marins au sud est des Marquises devrait permettre d’étendre la ZEE de manière significative. Plusieurs autres zones bordant les archipels de la Polynésie française pourraient également être concernées par ces extensions.  
Quatre ou cinq zones concernées
“Cela concerne principalement les ressources marines profondes minérales et biologiques sur le fonds (de l’océan, ndlr), mais c’est quand même très important. Mais pour pouvoir prétendre à cette extension, il faut apporter la preuve que la configuration, la morphologie du plateau, en l’occurrence des Marquises, montre qu’il y a un prolongement des Marquises plus loin que les 200 milles actuels. Et si le bateau se déplace, si les responsables de ce programme ont estimé que cela valait le coup d’envoyer un navire océanographique pour faire des recherches, c’est que cela ne porte pas sur une petite superficie : a priori, on s’attend à avoir quelque chose de très significatif”, conclut Marc Taquet. Et pour cause, puisqu’outre les Marquises, d’autres archipels du fenua devraient, eux aussi, être concernés par cette mission “Poly Plaques”, dérivé local de la mission “Extra Plaques” concernant l’ensemble des terres françaises. Et selon Benoît Loubrieu, ingénieur cartographe à l’Ifremer, venu de Brest avec une équipe scientifique d’une dizaine de personnes embarquées à bord de l’Atalante, ce ne sont pas moins de “quatre ou cinq zones” d’environ 80. 000 km2 qui pourraient bientôt être rattachées à la Polynésie française.
La surface du fenua serait ainsi agrandie après acceptation de ce dossier par l’ONU : affaire à suivre donc…
L’Atalante a quitté le port de Papeete hier, en direction du sud-est de l’archipel des Marquises.
 Une réception était organisée sur le navire océanographique à l’occasion des 40 ans de l’Ifremer en Polynésie.  
“Entre 2 500 et 4 000 m. de profondeur”
Benoît Loubrieu,ingénieur cartographe de l’Ifremer à Brest
Que va faire l’Atalante aux îles Marquises ?
Il part faire de la cartographie sur une zone qui se situe à l’est sud-est des Marquises pour étudier les possibilités d’extensions du plateau continental juridique au-delà de la zone économique exclusive de la Polynésie française. Cela parce que les cartographies ne sont pas complètes de manière continue et sur l’ensemble des zones concernées. En particulier, nous allons travailler vers des zones plus profondes puisque finalement, il s’agit de pouvoir étudier la continuité, le prolongement du plateau des Marquises vers les grands fonds.
Qu’espérez-vous obtenir de ces travaux ?
Il se trouve que le plateau des Marquises se prolonge par une ride des grands fonds, mais on est vraiment dans des recherches de continuité morphologique et d’ensemble géologique pour démontrer le prolongement naturel des terres émergées, donc des îles, sous l’eau. Nous allons travailler beaucoup entre 2 500 m et 4 500 m de profondeur.
Quelle sera votre démarche suite à vos résultats ?
Il y a une convention des droits de la mer des Nations Unies, qui fixe un certain nombre de règles pour faire des demandes d’extension. Nous préparons des dossiers, qui sont soumis à la commission du droit de la mer de l’ONU qui va les examiner. Il faudra un délai de quelques mois pour travailler sur les données recueillies, mais ce qui est particulier en Polynésie, c’est qu’il peut y avoir d’autres zones d’extensions possibles en Polynésie, la ZEE étant très grande. Donc là on va travailler sur une région, les Marquises, et ensuite il s’agira de décider si l’on fait d’autres campagnes pour s’intéresser aussi aux autres zones telles que les Tuamotu ou les Australes, le tout pouvant constituer un dossier plus important.
Combien de kilomètres carrés cela pourrait-il représenter ?
La zone sur laquelle nous allons travailler représente environ 80. 000 km2 d’extension possible, sur cette zone des Marquises, ce qui est important. Donc si on totalise l’ensemble sur la Polynésie, il y en a 4 ou 5 zones comme celle-là, toutes mesurant plus ou moins la même superficie.
Source: La Depeche, Papeete, Tahiti, French Polynesia.

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